A l'heure où les primevères Sortent de terre. A l'heure où les lilas Explosent de joie. A l'heure où jonquilles et tulipes Colorent de taches magiques Le jardin au printemps. A cette heure, on est comment ? Nous, pauvres humains Que le temps pousse vers demain. Nous n'avons pas cette chance De renaître tous les ans, Pris dans notre folle danse, On s'use avec le temps ! Jamais on ne retrouve la fraîcheur, Comme chaque année les fleurs. Pourtant nous aimerions Sentir à l'unisson Notre corps décadent Et notre âme d'adolescent ! C'est le spleen qui nous prend, C'est le brouillard qui nous perd ! Quel drôle de printemps, Nous frissonnons comme en hiver. Pourtant notre regard Envers la rose épanouie Et ses pétales épars, Jamais ne vieillit. La beauté du printemps Est éternelle Egale à celle De nos sentiments, Qui ont comme les fleurs, La fraicheur dans nos coeurs.