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Nicolas BONNET

Lazare

Reclus récemment recrue,
A la patrie pardi il partit un soir.
Dans l'illusoire arborer,
Sa naïveté d'ostensoir abhorré.

Quittant son champs de labeur,
Avec pour quittance celui de l'Honneur.
Délaissant le coq rural en vertu du Républicain.
Remit au guichetier de la gare, l'ordre de son départ.

Composté fût son billet, Contemplé fût ce quai.

A la fumée de son ultime cigare aux futiles taffes,
Vient soudain ce train en provenance de son épitaphe.
Point de muraille qui saille à ces rails rouillés.
Poing de froideur qui s'arme à cette âme damnée.

Retranché en sa tranchée,
Avec pour unique muse cette musette maussade.

S'éprend d'un boom au cœur dans son bunker.
Les démons l'ont démontrés,
En soif d'honneur, il pleure.

Entre deux spasmes de chevrotine,
Il revit son être,
Entre deux miasmes aux narines,
Il relit ses lettres.

Mot à maux il dérive...

En âge d'avoir osé.
En nage d'être honoré.

Gagné, il n'aura qu'amertume à titre posthume.
Au mépris d'être seul, il est devenu linceul.

L'état major n'a sang doute guerre perdue la raison de ses
De Saint Lazare à Saint Pierre, court est le chemin.

" La gloire n'est que le soleil des morts. "
Honoré non de Balzac mais de tumultes hautains.