À l’inverse de l’homme, Une fleur ne peut jamais être Folle ou ingénue, Même si elle veut le paraître, C’est un luxe qu’elle ne peut Jamais se faire comme un don, Car elle ne connaît point Cette intelligence très étrange Et inconnue Selon laquelle la gentiane bleue Serait plus belle Que le mauve chardon.
Une fleur ne se pare pas D’un homme pour faire voir A tout le monde sur Terre Qu’elle est la plus belle De toutes les créatures vivantes, Et en toute sincérité Tout simplement, sans savoir comment, Elle néglige tous les soi-disant Abécédaires Qui la classent comme un nom de chose Et non pas comme le nom d’un être Existant en vérité.
Un nom d’une chose, d’un objet inanimé, Mais dans sa sincérité Si naturelle et sensible, La même fleur pousse toujours Pour perdurer d’âge en âge Et elle fait tout cela D’une intelligence inintelligible Bien qu’elle paraisse n’être Qu’un être sauvage.
* * * L'auteur de ce poème en langue bulgare est IVANKO NIKOLOV (1933 - 2002).
Recueils de poèmes en bulgare : - Post-scriptum (1992), - Tant qu’il pleuvait dans mon vieux cahier (1995), - Atelier (1996), - Ciel lacustre (1996), - Reflets invisibles (1998), - Poésie lente (1999).
Et en français : - Surtout (1996), - Paroles de cyprès (1997).
Roman : Moi, Ilyou le Voïvode (1997 et 1999).
Traductions du russe en bulgare des poèmes de Sergheï Esséni - Moscou des tavernes ou mon Sergheï Essénine (1996), - Un fils de chiens (2001), - Le Verbe terrestre m’appelle (2002).