Vos
poèmes

Poésie Française : 1 er site français de poésie

Vos<br>poemes
Offrir
ce poème

Névyana KONSTANTINOVA

SURTOUT - II (extraits)

Le jour se lève, un réverbère bronzé
En face de toi continue de t’éclairer,
De Saint-Germain-des-Prés, tout phosphorescent,
Le Christ s’étonne de celui qui l’a oublié.
Sous le Pont Mirabeau coule ta Seine
(pareille à Lou, Linda et Marie,
A Jacqueline, Marie Sibylle et Madelaine)...
Ton amour, s’étant transformé en un aventurier aimable,
Te pose des questions : qui, quand et comment
Voit les choses telles quelles Dieu les a faites...
Comment est la lumière, blanche, noire ou bleuâtre,
Et les spectres de tes Alcools deviendront-ils
Un mirage sur le Pont ou reviendront en reflets
Parmi les bords avec le pansement sur ta tempe resté
De la Première guerre
Afin de nous évoquer la Deuxième, la Troisième...
Le temps s’écoule comme la Seine bleue
Pareille à une femme aux cheveux bleuâtres
Se glissant à travers les regards des hommes...
Au sein d’une pensée vide-indifférente,
Il s’égoutte à travers les doigts sableux du monde...

Le jour se lève au Quartier Latin,
Au-dessus du Pont Mirabeau et à Saint-Germain-des-Prés,
Et voilà à nouveau, sur son axe bronzé,
En perçant le ciel, le Christ agonise,
Le réverbère y luisant toujours.
Pareil à un Bohémien ayant dormi de travers,
Tu t’approches du réverbère,
Tu fais un noeud coulant de ton pansement
Et lui panses l’oeil, dans le crépuscule quelqu’un vient
De quelque part et crie fortement (c’est le gardien) :
- Comment vous permettez-vous ça, mon cher ?
Ce réverbère est à Monsieur Apollinaire !

* * *
L'auteur de ce poème en langue bulgare est
IVANKO NIKOLOV (1933 - 2002).

Recueils de poèmes en bulgare :
- Post-scriptum (1992),
- Tant qu’il pleuvait dans mon vieux cahier (1995),
- Atelier (1996),
- Ciel lacustre (1996),
- Reflets invisibles (1998),
- Poésie lente (1999).
Et en français :
- Surtout (1996),
- Paroles de cyprès (1997).
Edition bilingue - français et bulgare - dans la revue
- "Les Lettres Bulgares", vol. 1 - 1997.
(site : http://pismena.net.co.nr)

Roman : Moi, Ilyou le Voïvode (1997 et 1999).
Traductions du russe en bulgare des poèmes de
Sergheï Essénine(1895-1925):
- Moscou des tavernes ou mon Sergheï Essénine (1996),
- Un fils de chiens (2001),
- Le Verbe terrestre m’appelle (2002).