Ils nous ont dit de couvrir nos yeux de nos paumes. Ils nous ont dit d’avoir du courage. Ils ont dit que les villes mourraient... De tous les péchés naîtrait Un tableaux sublime de pierres,
Nos coeurs se transformeraient en granit Et le granit éclaterait.
Ils nous ont dit de nous cacher au plus profond, Dans un isthme étranglé - De toutes parts, les morts afflueraient. De toutes les heures viendraient Des silhouettes noires, Les mondes seraient piteux Et l’avenir serait détruit. Et ils nous ont dit Que les démons étaient venus...
Si je pouvais faire de mes doigts Une image de gaîté inconsolable ! Un son de cloche me subjugue dans l’aire De mon sentiment percé par un devoir triste.
Si je pouvais faire de mes doigts Une image de joie irrésistible ! J’ai ressenti, j’ai eu l’impression, J’ai entendu et j’ai répondu :
Ils ont dit que les démons étaient venus, Mais il peut y avoir Une voie pour sortir de l’Enfer.
* * * L'auteur de ce poème en bulgare est ANETA ALEXIEVA (1931), artiste-peintre de Sophia.
Elle a écrit les livres suivants : - La ville ou la marche sur les pavés, roman (1994), - Une fantaisie de chat, contes d'enfants (1995), - Un pépillement et une petite boîte répugnante (1995), - Bouleversés de vérité, poèmes (1996);
Edition bilingue - français et bulgare : - Bouleversés de vérité (1998), coll. "De la Source Pure" - dans "Les Lettres Bulgares", vol. 2, 2000 (version électronique : http://pismena.net.co.nr)
