J'ai cru que les sourires se donnent par plaisir, Que la vie était vie pour partager les rires. J'ai cru qu'avec mon cœur je serai invincible, Que la vie n'était faite que d'éternels possibles. J'ai cru que l'amitié n'était que transparence, Que les regards honnêtes n'étaient pas apparence. Au nom de tous ces rêves, au nom de ces chimères, J'ai gravi des montagnes et déplacé des pierres. J'ai cru qu'il serait beau d'avoir des enfants, Aujourd'hui il me semble ne plus être maman. J'ai cru qu'être facteur était un beau métier, Aujourd'hui fébrilement je l'entends approcher. Je pensais que la vie on me l'avait donnée, Pas que l'air que j'inspire il me faudrait payer. J'ai cru que l'important était de vivre émue, Et demain c'est certain je serai dans la rue.
Il y a bien longtemps j'ai choisi l'inconfort, Mais sachez braves gens qu'il demande des efforts ! Vous pouvez vous gausser, me dire que j'ai eu tort, Et en vous pavanant dans tous vos beaux décor, Au bord de vos piscines que vous payez encore, Fièrement vous esclaffer parce que mes doigts je mords.
Mais qu'aucun bien pensant n'avive mes remords Car de vous ou de moi lequel est déjà mort ?
