Si Noël m'était conté (19 novembre 2003)
Si Noël m’était conté, je l’habillerais de blanc,
Couleur magique s’il en fallait, venue des anges.
J’ajouterais quelques fumées, typiques dans ce froid,
Sortant droites des cheminées, odeurs de feux de bois,
Mais aussi de tous ces coins de rues mêlant
Aux fumets délicats dont les plats sont pourvus,
Le parfum des châtaignes dénudées de cupules,
Petites boules chaudes, croquantes, fondantes.
Si Noël m’était conté, en hermine il serait
Dont seuls les cheveux d’ange, de cet habit, s’étaleraient.
Des lueurs blafardes des réverbères un halo formerait,
Semblable à ce nuage léger
Que nos lèvres entrouvertes laisseraient échapper.
Si Noël m’était conté, j’opterais pour celui d’antan,
Lorsque les vitrines mal éclairées attiraient les enfants
Dont les yeux pétillaient de désirs devant tant de trésors
Tout droit sortis du rêve, de l’inaccessible, oh Mentor !
Si Noël m’était conté, une empreinte il laisserait
Tels les pas dans la neige aux crissements étouffés,
Tel le goût des pains d’épices à la croûte blanche sucrée,
Telle l’étoile qui brillait pour guider le berger,
Tel ce beau sapin, que l’on nommait
En la circonstance, roi des forêts,
Tels les refrains que dans un cœur chacun reprenait,
Tel le repas de famille que la dinde et la bûche unissaient…
Tel, telle, tels, telles…
Si Noël m’était conté, une empreinte il laisserait
Qu’aucun des grains du sablier ne pourrait effacer.
