Vos
poèmes

Poésie Française : 1 er site français de poésie

Vos<br>poemes
Offrir
ce poème

Mustapha MOULOUDI

La fin d’un rêve


Rebelote austro prussienne
Advienne qu’advienne
Aussi vieux que l’éolienne
Sous le roi sous la reine
Aux pieds il avait des chaînes
Hier il s’appelait l’indigène
Aujourd’hui les mêmes peines.

N’étant pas de Lann-Bihoué
Bien d’ici, et non de Loué
Il n’a pas connu Ogooué
Et encore moins Bénoué.
A cette terre, étant cloué
Naïf quelque part il a avoué
Que son père n’était pas doué.

Corps fragile, vue flouée
En haillon, chaussures trouées
Chevelu, la gorge nouée
Teint livide, voix enrouée
Ligoté, de coups roué
Pour avoir sa vie, joué
A ses côtés une bouée.

Les murs se faisant tatouer
Cassé par un futur, sous-loué
Voulant, à la survie se nouer
Malheureux, il était écroué
Sans lit, il fallait l’avouer.
Au désespoir se dévouer
Il pensait atteindre Douai

Fin prêt pour l’affinerie
Bien assise la seigneurie
Nul n’écoutait sa plaidoirie.
En pensant à une bergerie
Vite il revit l’animalerie
Lieu de toutes les bizarreries
Y compris la bondieuserie.
Des yeux il chercha la chefferie
Il ne vit qu’une canaillerie
A la merci de la politicaillerie.
Plus loin, l’élève de la cartonnerie
Fidèle rapporteur de la cavalerie
Excellait dans la clownerie.

L’esprit ailleurs, il ferma les yeux
En haute mer, il était plus heureux.

Mouloudi Mustapha