Vos
poèmes

Poésie Française : 1 er site français de poésie

Vos<br>poemes
Offrir
ce poème

Murat MATHIEU

Triste Voyage

Si la moindre prémonition me faisait sentir
Que pour toujours tu allais ainsi voyager
En vérité papa, je t’éviterais ce danger
Quels que soient le prix et la hauteur du calvaire
Ma foi, Je ne t’aurais pas laissé ainsi partir
Pour ne plus revenir dans nos rangs nous plaire

Si au cœur de cette matinée coupable
Je pouvais lire les mauvais désirs du destin
Jamais cette aigle funeste ne nous volerait ce butin
Pour nous faire pleurer comme des enfants incapables
Sur tes dépouilles qui nous inspirent pire que tristesse
En ce jour où l’arbre jovial est privé de toute liesse

Aujourd’hui quoiqu’encore le ciel paraisse bleu
Mais c’est le noir qui prévaut dans nos yeux
Car notre soleil dans une bière nous dit adieu
Pour ne plus nous pourvoir de ses rais radieux

Papa, tu es en route pour l’orient éternel,
Qui puisse oser deviner l’issu de ton voyage ?
Mais nous sommes surs qu’il n’y aura plus d’orages
Car les jours de pluie s’éteignirent au jour mortel.

Dans mon cœur tu as laissé plein de blessures
Les coups de ton départ ont volé de nom âme
Une fortune dont le retrait creuse des meurtrissures
Et sur ma douce paix allumant des géantes flammes
Qui tendent à même brûler certains ponts surs

Papa, tu viens de nous laisser un vide si gras
Que même l’éternité jamais ne comblera
Un océan de tristesse que même le soleil
N’arrivera à sécher vu ses rayons vermeils

Avec toi la vie était beauté et douceur
Il semblait même tracé, le chemin du bonheur
L’odeur du vin et du fumet connaissait l’essor
Pourtant l’ombre de la liesse cachait ce funeste sort

A nos tables garnies plein de fruits de passion,
On n’attendait que de nouvelles lunes
Pour accoucher des célébrations sur la dune
Car de nos membres partiraient encore mille actions

Enfin père, nous sommes au point de te dire adieu
Un au revoir qui nous laisse un souvenir précieux
C’est dur de te voir si vite quitter notre milieu
Mais que pouvons-nous devant ce monstre si vicieux
Qui n’épargne ni la fleur qui embellit le monde,
Ni les magistrats qui ordonnent les hécatombes ?
Hélas, bien que parti pour l’éternité
Père, on espère te voir chaque jour dans ta bonté