Trou noir, en souvenirs…
Le souvenir ajoute, au jardin, quelques ronces
Des grands murs écaillés d’enfance sans réponse :
Pas un livre, ni feuille, juste deux-trois morceaux
De laine et de cailloux s’invitent en cadeaux
Aux lunaires pierreux engrangés dans la caisse,
Réceptacle de la Petite… Les richesses
Des rejetés d’autrui se sont évanouis
Dans le percé sans fond du panier de l’oubli.
La petite Poucette, elle est là, en béance,
Vide, trou-noir, néant, des souvenirs d’enfance :
Hors les murs lézardés s’embusquent l’abandon,
L’injustice, la peur et autres trahisons.
Elle recherche, en vain, un foyer, une image,
Des cendres… mais des leurres, en tracés là, hors d’âge,
Et des bras tendus vers des appels, sans échos,
Pour reposer sa tête : Qui veut de ce fardeau ?
D’un passé virtuel, la Poucette, amnésique,
Signe, aux murs transparents, des ronces romantiques :
Mais, pas même un barreau à espérer scier,
Pas un silence à clore du "n’a jamais été",
Pas de rage à passer sur des ombres humaines,
Pas d’amour tourmenté pour allaiter, ni haine,
Pas de mots à crier, à rire, à étouffer :
Elle, elle n’a jamais été, l’enfant, l’aimé…
