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Mohammed KENZI

Sans titre

J’ai décidé de vieillir,
reclus parmi mes livres
pour finir en beauté…
J’ai pris le parti des écrits
M’en remettre aux illustres
Pour choisir ma symphonie.
Je devrais peut-être choisir
entre vieux et jeunes loups
pour la touche finale...
En musique j’hésite encore
Entre l’hymne à la joie,
Et le requiem de Mozart.
Dans ce monde de folie
Die Walküre prend le pas
Sur un Rainer Maria Rilke.
Me faudrait-il faire des concessions
pour arrimer mon embarcation
À un hypothétique port d’attache.
Pas facile de faire le bon choix
Lorsqu’on a pour tout bagage
qu’un certificat d’études…
J’ai encore de la peine à croire
que j’ai faussé la route à l’horde
Qui me ventait le lieu du ban…
Depuis une moitié de décennie,
Je fais que des courbettes en vain
pour me faire accepter sans succès
Je feins de croire aux promesses
Du salut en guise de surprise
Et l’enfer en châtiment sur la balance…
je n’ai jamais été tenté par les ivresses
Des petits samaritains du jihad
Qui usent d’une ignoble violence.
J’ai suivi à la lettre Camus
sur la piste de l’étranger
pour fermer la parenthèse.
Ça m’a valu quelques brimades
Et une cage en banlieue parisienne,
Et l’halage en seine de noyade.
J’ai découvert très tard, Au soleil
Le printemps et le tintamarre
Du coivid pour mourir en otage.
diable ! Qui l’aurait cru,
il aurait suffit d’un virus
Pour mettre la planète à l’arrêt.
Mêmes les va-t’en guerre se sont tus
En se retranchant dans leur bunker,
Par manque de masques.
J’ai entendu le discours
de nos bons fossoyeurs
Mettre en ligne le christ.
Il m’a fallu quelques pilules
pour me remettre du huit-clos
Et tendre les oreilles au néant.
La nausée emporta castor
Le deuxième sexe s’emeut
D’une contrebasse sans cordes.
J’ai fauché les mauvaises herbes
tirant sur les cordes d’une guitare
Pour y faire entrer mes chansons.
J’ai même adopté un vilain pigeon...
il n’avait pas le goût de mes rues
Ni les délices de Syr et Carthage.
Il m’a fallu rebrousser chemin,
Prendre à contrepied le destin
Pour ne pas aboyer en vain…
En exil au pays de Dunant
J’ai repris du poil de la bête
« post tenebras lux »
Mais,
Je n’étais pas si dupes
Pour croire au miracle
Et me saper le moral.
J’ai exclu de ma liste les philosophes
Tous les chroniqueurs à deux balles
Le désenchantement et le désespoir.
Puis,
J’ai mis une tune pour les offrandes
En faisant vœux de silence
Sous un grand ciel d’hiver.