L'écrin
Aux premières lueurs du jour en devenir,
Les pieds nus du silence, l’épaule dévoilée,
Elle quitte demeure, sous le voile argenté
D’une brume de lune qui tarde à s’endormir.
D’une rare élégance, fragile et gracieuse,
A petits pas légers, le visage serein,
Elle court, l’âme enjouée, dans le frais du matin,
Retrouver, en secret, son amour merveilleuse.
Cheminant en forêt sous le tendre feuillage
Où les pleurs de la nuit sont encor suspendus,
Elle longe le ru, des cimes descendu,
En écoutant le chant des ondes du voyage.
Sa robe bois de rose à l’étoffe frivole
Divine l’harmonie de son corps en mouvance :
L’ombre et la lumière, subtiles transparences,
Convient à célébrer l’amour en son envol.
Sur les marches polies à l’usure des heures,
L’empreinte de ses pas dessinée par le temps ;
Tous les matins faisant, elle rejoint, chantant,
Le bonheur qu’elle cache pour essuyer ses pleurs.
Sous un tapis de fleurs, de feuilles endormies,
Un écrin ciselé à l’or de la jeunesse
Garde en son intérieur un éclat de tendresse
Où son coeur en détresse vient puiser l’énergie.
L’âme repue d’amour, le soleil dans les cieux,
La forêt, le ruisseau, les murmures au coeur,
La beauté resplendie, elle rentre à demeure
Rêvant au lendemain qui sèchera ses yeux.
04/2004
