J’ai vu se noyer l’ombre dans l’immense océan, S’étouffer les sanglots, se taire les appels, Les tumultes de l’onde, les douces ritournelles, Les jours inachevés égarés dans le temps.
J’ai attendu l’écho d’une prière, d’un chant, D’une note, d’un soupir, d’un murmure d’aveu ; J’ai attendu, en vain, l’amour mélodieux, La romance éternelle jouée au firmament.
J’ai compté les saisons, les yeux remplis de ciel, Guettant une éclaircie aux caprices des nues, Aux injustes orages d’amertume repus, Epiant un printemps aux volutes de miel.
J’ai cru apercevoir une lueur d’espoir Dans l’infini du soir en capuche de suie ; Eclaboussure à l’âme, illusion dans la nuit, J’ai cru voir, à minuit, un soleil, dans le noir.
Je sais la solitude sur ma peau qui réclame, La brûlure du froid au creux de mes entrailles, Le sang collé aux glaces de la haine sans failles ; Je connais le frisson de l'hiver qui s'acharne.
Demain est dans l’écrin, impatient de naître ; A l’abri de la pluie, du vent tourbillonnant, Il entend le refrain joyeux et envoûtant Qui l’invite à aimer, sa seule raison d’être.
