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Michel VALAT

SICCITE

SICCITE





L’onde s’était tarie sur la terre africaine,
Quand les sables dorés avaient conquis la plaine.
Les hommes efflanqués ne portaient plus leurs ombres,
Et coulaient, affamés, dans leurs tuniques sombres.

Depuis trois ans déjà, le ciel restait muet,
Immobile et figé dans un bleu déchaîné.
Les graines s’étiolaient dans leur gangue d’ivoire,
Cherchant, sous le soleil, un havre dérisoire.

Les enfants décharnés, au ventre ballonné,
Fantômes surgissant du monde des damnés,
Dépouillaient, chancelants, la croûte de la gangue
Du vitrail éclaté de leurs terres exsangues.

Les bêtes assoiffées mugissaient à la mort,
Appelant les humains dans un dernier effort,
Avant de s’effondrer, du sang par les naseaux,
Pour léguer au désert la blancheur de leurs os.

Et puis, ce fut silence. Glacial dans la fournaise,
Où la vie foisonnait avant que tout se taise.
Plus rien ne subsistait, si ce n’était l’horreur
D’un peuple disparu sous des cieux ravageurs.