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Michel LIOTARD

Pékin à l'automne


«L’air qu’ils boivent
Ferait éclater vos poumons »

Jean Richepin

***




Il connaissait la bourgeoisie obsolète des coupes à champagn
Des petits doigts en l’air figés conventionnels.
De vaniteux orgueils, lorsqu’ils partent en campagne
Déguiser en vertus leurs plus sombres bordels !
Il connaissait les airs pincés joués mauvais
De suaves flatteries où les mots vont crever…

Il connaissait la bourgeoisie obsolète des coupes à champagn

Ils connaissait cela, aussi, de ces hommes intrépides,
Subversifs pour un peu, à contre-courant sûr,
Qui n’étaient pas cachés par des masques stupides
Loin des infantilismes maquillés sur les murs !
Ils connaissaient ceux-là, qui étaient encore libres
Des conventions moutonnes à de drôles de fibres…

Il connaissait cela de ces hommes intrépides.

Il connaissait la joie, où elle subsistait,
Loin des rires forcés de ceux qui n’ont pas mieux.
Celle qui éclairait, celle qui transformait
En vagues de plaisir malgré les temps pluvieux !
Ils connaissaient ces hommes, à la force intacte,
Qui donnaient le meilleur d’eux-mêmes dans leurs actes…

Il connaissait la joie où elle subsistait.

Il connaissait cela, encore, dans des jours proches,
Qu’il restait à connaître, qu’il restait à apprendre,
Des personnalités multiples, et des fantoches
En circonvolutions stériles allant s’étendre !
Il connaissait l’idée qu’ils se font du bonheur
Et puis les préoccupations qu’ils donnent à leurs heures…

Il connaissait cela encore dans des jours proches.

Dans l’amalgame fou d’exaspérantes noces
Des symbioses heureuses, des espoirs de colosses !