Vos
poèmes

« Petits enfants du vingtième siècle, vos parents sont fatig
Petits enfants des temps modernes, vous êtes des rois dans u

Christian Bobin

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Des routes et puis des villes, et des vallonnements,
Et puis la mer, lointaine, dont on oublie le chant,
Dont on oublie l’appel, puisque ici rien n’appelle…
Rien d’autre que le bruit des engins tracto-pelles !
Rumeurs
Frayeurs douleurs stupeurs torpeurs malheurs
En place et lieu de forme d’espérances stériles,
Frénésie compulsive, à consommer facile,
Des désirs périmés, qui s’en vont, déferlants,
A peine ils sont saisis en mirages violents !
Chaleur
Des idées thermogènes, pour grimper la valeur
Des pilules amères trafiquées d’excipients,
Et pour chaque profil, et pour chaque client.
Dans une orchestration de reflets métalliques
Les pires stratagèmes d’un avenir cynique !

Va bien
Toi qui est jeune et puis tout, le monde t’appartient,
Il paraît qu’on te dit, quelle chance tu as,
Dans ce coin d’univers faire tes premiers pas !
Ensuite, tu te serviras du marchepied
Et pour devenir grand et puis fou à lier !
C’est chien
C’est rien, le tien le mien le sien va bien le lien
D’un même fil qui va relier l’espérance
A cette longue quête, à cette longue errance,
Loin des terres moelleuses, un chemin de porphyre,
Aride et désertique ou tu pourras sourire !
Peut-être
Avec un peu de chance, au-delà du paraître,
Dans le ruissellement des fantaisies stupides,
Toujours intéressées, profondément cupides,
A ce point de rupture, ou gronde la colère,
Quand tu vois l’avenir que t’ont légué tes pères !

Peut-être
Dans le mugissement du vent qui t’a vu naître
Tu sentiras ton sang bouillonner d’énergie,
Quand tu appelleras, d’amour inassouvi,
De tes vœux les plus chers d’autres réalités
Que celles-là, posées aux rêves désertés…