Grain de sable infiltré Bloque l'aiguille Et le temps s'éternise Noir, silencieux, infini.
Rien ne bouge. Même le vent a stoppé Sa course incertaine Dans le labyrinthe oublié Des étoiles lointaines. Et les cheveux de blé De l'enfant endormi S'immobilisent, Comme la crinière de feu Des chevaux au galop Qui se fige à jamais.
Statues de pierre Errantes dans l'immensité.
Le bruit du silence résonne Par delà les frontières ignorées Ou les grands vaisseaux de métal Flottent sur la brume du temps. Les furtives vibrations de cristal De l'air se sont brisées Et l'homme qui là-bas crie Dans ces carcasses perdues Ne reçoit plus d'écho.
Le silence. Le silence noir et glacé Aux contours invisibles et secrets.
Et la main qui se tend Dressée vers l'infini Se casse brusquement, Paillettes de larmes éclatées Qui gèlent en mille étoiles Dans l'hiver absolu.
La montagne du temps s'est brisée En poussières éternelles.