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Mazarine BARBIER

Que l'enfance est belle

J’étais assis tranquille, dans un jardin publique,
Regardant des enfants jouant avec un ballon,
Quand soudain j’entendis une voix toute proche,
S’exclamer ainsi surplombant le son des cloches :

« Papi, dit une petite fille à l’air innocent, je suis las de jouer.
Veux-tu bien ,s’il te plaît, m’emmener loin d’ici ?
-Et pourquoi donc mon chou ? Il dit et sourit.
-Les enfants préfèrent jouer plutôt que de voyager,
Répond-elle avec sincérité.
-Voyager, dis-tu ? Mais où veux-tu aller ?
Demande-t-il incrédule.
-Loin d’ici, autre part, en un lieu très lointain, où le ciel est de pourpre et la mer d’étoile.
-Une mer d’étoile ? Mais cela n’existe pas.
-Cela existe, dit-elle en souriant gaiement. Je vais te dire un secret, que tu devras garder, peux-tu me le jurer ?
-Croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer, répond le vieillard avec curiosité."

La petite s’approche et chuchote quelque chose que je ne réussis pas à comprendre, le vieillard sourit, il a rajeunit. La petite fille s’éloigne, et lui dit :

"-Maintenant tu sais que cela existe, j’ai vu un monde de roses bleues s’élevées pour cueillir en leurs épines un zeste d’eau salée et de voie lactée. Puis doucement revenir et déposer lentement sur un parterre d’étoile ce doux extrait de vie. Savais-tu, que les étoiles sont sensibles au froid ? Je les ai vues se regrouper, lorsqu’une goutte d’eau salée doucement est tombée, les étoiles ont frémi puis se sont rassemblées en un tas si immense que le temps s’est figé, je me suis approchée, par curiosité, elles ont ouvert les yeux et m’ont regardé. Savais-tu que leur yeux sont comme deux miroirs dans lesquels on s’enfonce joyeusement, alors je suis tombée, sans jamais m’arrêter, j’ai vu le monde changer, de l’hiver à l’été, je suis tombée, de l’automne au printemps, plus rien ne m’arrêtait. Je suis tombée ainsi, pendant des décennies, les étoiles comme seul compagnie.
-Que s’est-il passé ensuite ? Demanda le grand-père, dont les yeux brillaient d’un éclat merveilleux.
-Je me suis réveillée, et c’était terminé, les étoiles disparues avec leur roses bleues, mais je cherche ce monde dont j’ai rêvé un jour, et je sais que bientôt il sera de retour.
-Quand exactement ? J’ai vécu longtemps et n’ai rien vu de tel.
-Tu n’as rien vu de tel, mais ferme les yeux, veux-tu ? Ouvre bien tes oreilles, retrouve ton enfance, la vois-tu ?
-Je la sens assez loin, elle est si petite et frêle.
-Elle n’attend qu’une chose c’est que tu la prennes, ne la rejette plus, ouvre les yeux maintenant, que vois-tu désormais ?
-Je vois une petite fille, attend une minute, ce n’est plus une enfant, c’est une fée des champs, quelle charmante vision, s’exclama le grand-père. »

Moi-même, je ferme les yeux, retrouvant mon enfance, dans une hésitation, je soulève une paupière, mes yeux doucement s’habituent à la lumière, et j’aperçois….
Que l’enfance est belle.