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Maxime ROHART

Silhouette marine - version libérée

La mer m'appelle,
Pourrais-je l'avoir oubliée?
Elle, si belle,
Enivrante et redoutée,
Docile et rebelle.

Voilà la mer que j'aime,
Celle des conflits,
Celle des luttes,
Celle du goéland S'arc-boutant devant les éléments en furie
Lançant son cri strident aux enfers.

Je longe la grève,
D'iode mes poumons se gonflent.

Au soleil ardent,
Une silhouette fugace effleure de son étole la dune,
Soulevant un nuage de sable fin,
Pépites d'argent soufflées par la brise.

Sur la plage alanguie,
Bergère du rivage,
La vague rassemble son troupeau moutonneux,
Écumes blanches courant sur le doux mirage.

Au loin, les flobarts joufflus,
Coquilles vaillantes des océans déchaînés,
Débordent de homards bleus,
Relevés par des bras d'acier,
Par le sel tannés.

La falaise se couvre d'ouate,
Rideau diaphane où l'astre d'or pâlit.
Sur la lame tendue entre sable et mer,
La silhouette a déposé l'empreinte de ses pas.

Insouciant,
Dans la brume naissante,
Le ressac imprudent a effacé le fil d'Ariane.

Soudain,
Illusion éphémère,
L'ombre disparaît dans un tourbillon.
Elle s'en est allée,
Silhouette marine,
Vers l'éternité.
Par-delà l'horizon,
Vous entendrez sa douce complainte,
Son chant immaculé.

A ma mère