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Max SFAX

Souvenirs

La stèle indiquait l’emplacement
De leur défunte existence
Dans l’enceinte du cimetière cérébral.
Une allée plantée de part et d’autre
D’arbres aux lettres jaunies,
D’instants succès damnés, de diaphragmes,
D’objectifs révélés sur papier mat, brillant,
Où à jamais fixés les portraits familiers
Et les paysages visités s’exposaient
En une lumière surannée…
Une allée, donc, menait à la chapelle ardente,
Ce mortuaire monument dédié aux sublimes jours anciens.
L’épitaphe était court :
«ci gisent les souvenirs d’enfance,
Les moments heureux où vous fûtes bercés
Par des bras bienveillants en la béatitude
Des joies ponctuelles fort périssables.
L’amour et l’amitié sont des prêteurs sur gage ;
Lassés de vos trop pressantes sollicitations,
Ils plièrent bagages. »
Des cris d’outre tombe, désespérés,
S’échappent du linceul où nostalgie et mélancolie
Ne surmontent leur perte.
Les cendres dispersées par l’urne de la mémoire
S’accrochent aux ossements dérisoires.
Les pleureuses du soir étreignent dans les larmes,
D’ultimes conversations que tinrent
Les êtres chers désormais disparus...
Les chroniques d’existence relatent des faits divers,
Des feux d’extases au firmament dont les odeurs,
Les goûts sont peu ou Proust ceux d’une madeleine.
Les évènements douloureux furent, quant à eux,
Le legs pour les abysses d’un oubli bègue,
Car seules les annales du passé prestigieux motivent
Nos épanchements d’un genre tout lacrymal.
Dressons un mémorial aux souvenirs obsolètes ;
Ne nous attardons pas à chérir leurs squelettes !