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Maurice MELLIET

L’espace d’un siecle

C’était il y a trois siècles déjà,
Ces rencontres avaient failli
Nous envoyer chez les immortels !

Nous avions compris que cet amour
Devait être éternel à condition
De ne pas en provoquer la déraison !

Fallait-il tenter d’en user ou seulement l’espérer ?
Nos désirs ne pouvaient être
Que des gestes platoniques
Si nous voulions rester éternels
Et nous revoir dans les siècles à venir.

J’avais pourtant failli rompre cette solitude
En te recherchant parmi les nébuleuses
Qui voilaient ton visage à mes yeux.
J’avais compris aussi que ton corps
Devait rester comme des nuages innaccessibles
Si je ne voulais pas succomber à ces plaisirs terrestes.

Les rayons de ton soleil ne devaient
Qu’effleurer mes désirs
Afin de les préserver à jamais.

Nous avions fait ce pacte difficile à respecter.
Tous ces siècles inutiles qui nous accompagnaient
Nous prouvent que nous avions peut-être
Eu raison d’en attendre l’issue !
Que nos cœurs retrouvés dans le temps
Ne sont devenus que des soupirs partagés...

Souviens-toi de notre première rencontre,
C’était il y a cinq cents ans !
Ton visage reste le même...
Avec un peu plus de nostalgie dans les yeux
Et ce geste impatient de m’aimer
Que je retrouve un peu plus nerveux.

Ta bouche semble moins patiente...
Ton sexe ! je ne le saurai jamais !

Je sens bien ta poitrine se tendre vers moi...
Mais ma bouche se retient... pour
Ne pas provoquer cette sentence si injuste !
Celle de mourir et de ne plus jamais te revoir...

Nos corps doivent encore se retenir de s’aimer
Jusqu’à l’instant où nous aurons atteint
Notre premier millénaire de cette union éphémère.
Nous tenterons de jouir
Enfin du plaisir des mortels...

Nous retournerons dans les brumes
Des Cornouailles où je t’avais rencontrée
Pour la première fois
Afin de célébrer enfin notre union.

Nous nous cacherons dans cette bergerie
Où nous avions failli mourir pour le plaisir