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Maurice FLOCH

Fortunette dansait (tête-bêche)

C'était à la Sainte Estelle en 1892

Au mois de mai joli dans la cité des Baux
Des félibres joyeux se livraient aux agapes.
En noble compagnie ils rimaient à huis clos.
FORTUNETTE, dansant, retenait ses sanglots...
Elle était à l'écart... Lors que fiers comme Papes
Des félibres joyeux se livraient aux agapes
Au mois de mai joli dans la cité des Baux ?

Dans un ruissellement digne d'une fontaine
Le vin baignait les vers d'une franche gaieté
MISTRAL l'interpella : Sois la Samaritaine
FORTUNETTE, dansant, servit la "COUPO" pleine
Tant bien que par sa grâce et sa célérité
Le vin baignait les vers d'une franche gaieté
Dans un ruissellement digne d'une fontaine.

Pour prolonger la joie au milieu de la nuit
La fête trouvera le couvert d'une grange
Où les suivra l'enfant qui les charme et séduit :
FORTUNETTE, dansant ; offerte comme un fruit
Sur des airs de Charloun exprimés par cet ange
La fête trouvera le couvert d'une grange
Pour prolonger la joie au milieu de la nuit.

N.B. :Tous les ans au mois de mai le félibrige
(assemblée des poètes) se réunissait aux Baux
avec les notables du pays. FORTUNETTE,
jeune et belle Arlésienne de 21 ans
(de son vrai nom Emma TEISSIER) en était
proscrite jusqu'à ce que Frédéric MISTRAL
la fasse admettre à leur table. Ce fut
considéré comme un acte scandaleux
dans des journaux d'Arles et d'Avignon.