Vos
poèmes

Dans le métro les jours de grève
Quand passe une rame sur trois
On peut dire c’est : Pousse ou Crève
Dégage sinon je te broie.

Les mal placés près de la porte
Lorsqu’elle s’ouvre à la station
Sont coincés entre ceux qui sortent
Et ceux montant avec passion

Dans une frénésie de gestes
Qui te bourrent de poings les côtes
(T'as intérêt à être leste
Pour éviter les coups de botte.)

Une fois dedans ça se calme
Car ça s’entasse à fond de train
Jusqu’à déborder de la rame
Et que d'air n'y a plus un brin.

On n’entend pas voler les mouches
Elles sont écrasées sans doute
On voit que des regards farouches
Des yeux hagards et en déroute.

Quand le wagon arrive à quai
Ça se mélange par paquets
Les embarqués les débarqués…
-Arrêtez, on va tous craquer !

Mais je le sais que par ouï-dire
De quelques chanceux rescapés.
Car dès que les mots « grève dure »
S'affichent à la RATP,

Moi j’enfourche mes deux gambettes
Et prends la poudre d’escampette…