Salut vieux frère comment vas-tu Y' une paie qu’on ne s’est pas vu Je frappe à ta porte aujourd’hui Car il fait froid dans ma nuit Je suis venu te demander conseil Tu sais j’ai perdu le soleil Toi mon camarade de tant d’années Comprends tout ce que j'ai laissé
Je ne sais plus, je suis tombé Ma muse s'est-elle défilé J'aurai vu l'abyssale abime tout au fond J’y ai même longtemps tourné en rond Tous les saints du ciel j’ai prié en vain Aux bancs d’église je me suis usé les mains J’ai tellement cherché le bonheur Je l’ai manqué j’étais ailleurs
Ailleurs dans la fange ou j’étais pris Dans ma propre geôle sans espoir de sursis Un signe par ci une ligne par là Sans un seul mot toujours plus bas Décidément j’avais de la suite dans les idées Vers le néant attiré par la gravité
Malgré tout j’en suis sorti J’avais trop soif de la vie J’ai rampé lentement hors de mon antre Vomi toute la haine que j’avais au ventre Me suis relevé chancelant ébranlé Comme un boxeur un peu sonné J’ai alors ouvert les yeux Me suis senti honteux
Dis-moi mon frère Pourquoi ce calvaire Il y a sûrement une raison À l’autodestruction Au mal qui m’habitait Aux peines que je causais Envers et contre tous j’ai tenu le coup Et hurlé à la lune tel un loup
Après tout je m’en suis sorti La vie est un combat m’a-t-on dit On est tous pugilistes à nos heures Dans un ring dont la grandeur est notre cœur Quand on estdes est des plus sensibles Les mélodrames des grands susceptibles Nous amène à la fin de la vue Assis au sol au coin d'une rue