Nous nous sommes aimés brutalement un hiver. Emportés malgré nous par une tempête de passion. Coupables mais innocents, nous ne pouvions rien y faire, Avec notre raison dévastée et nos deux cœurs en prison.
Quels plaisirs pourtant ont garni ces quelques jours! Quand je te serrais contre moi en sentant vibrer ton corps! Respirant ta fidélité, lisant en tes yeux l’amour, Nous parlions tendrement d’unir un jour nos sorts.
Toutes ces promesses échangées sur des bancs enneigés... Quand la chaleur de tes baisers chassait le triste froid! Nous regardions ensemble vers un avenir imaginé, Où nous serions comblés, toi ma reine et moi ton roi!
Nous étions alors si jeunes ! Naïfs et inconscients! Sans même aucune idée du jeu que nous jouions. Trop tôt! Trop vite! Nous n’étions pas assez puissants, Pour affronter l’amour et ses cruelles implications.
Notre hardiesse fut punie par la perte de nous mêmes! Désormais tu me contemples en parfait étranger. Des mots tranchants ont remplacé tes doux « Je t’aime! » Les instants de retrouvailles goûtent l’amertume glacée.
Le passé est dépassé! Plus rien ne sera pareil! Accepter ce fait c’est avancer vers la paix! Pour oublier ton absence je me nourris de ce conseil, Mais même disparue tu restes comme une image en moi gravée.
Tu fus une confidente, une complice et même une sœur, Pendant un moment qui comptera ma vie durant, Je n’ai jamais eu une autre amie de cœur, Qui m’affectionnait comme toi, avec de si doux sentiments.
Et aujourd’hui, douce inconnue, désormais mystérieuse, Qu’y a t il dans ce cœur que tu m’avais un jour confié? Que demeure t il pour celui qui voulait te rendre heureuse? Le détestes tu avec la même fougue que tu l’aimais?
Pourrais tu encore me dire: « Je t’aime! », comme tu me le Disais? Cet hiver maudit où je vécu dans l’euphorie, Si comblé d’être près de ma muse si convoitée, Inconscient des douleurs qui viennent brûler tant d’envie.
Qui se souvient des amours de ses aïeux? De leurs joies et déceptions où parfois naquirent des Haines? Que d’émotions condamnées à périr sans adieu, La mort engloutissant tous les bonheurs et toutes les Peines!
Et que retiendra l’histoire de notre idylle éphémère? Et même toi t’en souviendras-tu la fleur de l’âge passée? Il y a autant de cœurs brisés qu’il y a d’eau dans une mer, Mais le mien rêve encore de pouvoir te retrouver.
