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Martin DOWLE

LE SONGE D'UNE NUIT D'ETE

Aux pieds des fières montagnes, le soir a ses caprices,
Quand les ténèbres enfouissent sous elles les lumières égaré
Dans les forêts étranges errent les rêves de nos délices,
Comme des brumes irréelles où notre enfance demeure figée.

Etourdie par le silence, une déesse s’en alla,
Rejoindre une lointaine tour où un dragon jadis vivait,
La baignant de sa splendeur, des créatures elle appela,
Leur accordant cette nuit pour accomplir leurs destinées.

Alors une nymphe fila en un souffle vigoureux,
Gravant de ses refrains les rythmes de la pluie,
Bénissant les monts de l’éternelle puissance des cieux,
Enivrant les plaines obscures du froid sang de la nuit.

Et les douces pentes rocheuses furent arrosées du blanc luna
Qui caresse les feuillages par une mélodie joyeuse,
Sur laquelle des fées chantèrent leurs odes magiques d’hiver
Comme une symphonie divine tissée d’harmonies soyeuses

Puis elfes et trompettes sonnèrent des couleurs par milliers
Qui éclairaient les herbes sauvages en appelant les étoiles,
Prisonnières célestes de la voûte noire et brûlée,
Qui inondent les vallées de leurs lueurs aquarelles.

Puis un vent rieur glissa sur un ruisseau enchanté,
Où les magiciens s’abreuvent d’une sagesse ancestrale,
Où les cruels trolls gémissent en dépeçant leurs gibiers,
Victimes pour qui cette nuit a scellé leurs pierres tombales

Un loup traqué, d’effroi tremblait près des coteaux,
Où la meute vengeresse put condamner l’usurpateur.
Un jeune bébé de froid tremblait dans les roseaux,
Tel un messie légendaire destiné à la splendeur.

Et ensemble tous dansèrent accomplissant leurs étranges rite
Jouissant de ce songe qui bientôt sera consommé,
Quand l’aube et son cortège entraînera sa mort subite,
En aveuglant mon esprit de toutes ses sombres réalités.

Prades, Août 1996