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Martin DOWLE

Insomnie

Le sommeil me fuit, comme l’ombre la lumière,
Comme l’ombre de ce vieil arbre la blanche lueur lunaire,
Elle la fuit et s’enfouit sous ce long chemin de terre,
Où j’erre l’âme en peine en cette triste nuit d’hiver...

Où le sommeil n’est point venu ! Je n’ai pu m’y cacher !
Dans les bras de Morphée me consoler un moment,
Sur son chaud sein me recueillir, figer ces sentiments,
D’outre tombe ! D’angoisse pure ! De sordide médiocrité !

Le ciel noir obscurcit le silence de ma mémoire.
Et l’absence, plus fort, dans mon cœur, résonne,
Et la nuit, et sa rosée à mes tristes pas entonnent,
Des cantiques d’images mortes au lyrique désespoir !

Au loin la ville froide et déserte me tançait !
Avec un bourdonnement étrange elle récitait des prières,
Louant un dieu étrange qui capturait l’atmosphère,
En gardant prisonniers les mendiants torturés !

Et au lieu de la fuir je sillonnai ses routes,
Dérangeant à mon passage des murs assoupis,
Courant dans des allées sur des chemins obscurcis,
Comme un fou aigri qui a sombré dans la déroute.

Qu’espérer ? Que faire ? Encore une fois supplier
Morphée de bien vouloir tendre vers moi son sceptre,
Délivrer mon esprit de tous ses blanchâtres spectres,
Qui ont dérobé en cette nuit ma douce tranquillité !

Puis m’apparut une déesse, auprès du fleuve gris,
Souriante, maternelle elle chuchota d’une voix gaie :
« Mortel tes erreurs sont de sombres péchés !
Toutes doivent être expiées, confessées en cette nuit! »

Ainsi je déambulai jusqu’au petit jour naissant,
Quand harassé je pus enfin embrasser la douce fée !
M’enlacer de son corps, m’enivrer de sa beauté,
M’anesthésier de son parfum magique et envoûtant !

Cergy, Décembre 1997