J'ai traversé les chemins de broussaille A quatre pattes, rampant devant les ronces Mangeant la boue de mon avenir pourri Les yeux paumés dans ses coups
J'ai goûté le sang de la Camarde Coulant de ses veines amorphes Buvant à son calice de l'oubli Les lèvres marbrées de ses poings
J'ai mangé mon âme au rabais A grosses bouchées avides M'étranglant à mes mensonges La langue gonflée par la peur
J'ai volé les cris des dingues De mes griffes vernies à l'acide Vomissant mes suppliques fétides Les doigts déchirant ma chair
J'ai baisé l'inconnu des nuits Les cuisses humides et défoncées M'étranglant à son orgueil victorieux Les morsures de la folie sur sa peau
J'ai accouché de ma haine déesse A force de vie qui s'enfuit Anéantissant la femme chienne La machoire serrée au fond de mes poches
