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Marine DELANGE

À Jérôme,


Rien n’est plus beau, plus émouvant en vérité,
Que cette rencontre unique, instant inoubliable,
D’un rêve devenu réalité palpable,
Le face à face grandiose de la maternité.

La mémoire chavire, et s’effacent en un éclair,
L’attente angoissée, la douleur et tout le sang,
Versé comme une offrande dans les derniers moments,
Tout n’est que déchirures dans le ventre d’une mère.

Mais qu’il est beau l’enfant qu’enfin on contemple,
Tout habillé d’amour dès les premières secondes,
Toi, l'aîné, vers moi tournait ta tête blonde,
Tes yeux bleus en devinrent mon Dieu et mon temple.

Tes regards étaient la preuve de mon obstination,
Tes sourires, le présent de ma lutte pour ta vie,
Et pour te voir dormir, je me levais la nuit,
Avec toi le bonheur avait trouvé son nom.

Ô combien j’étais fière d’être ta maman,
Comme j’embrassais tes joues et tes paupières closes,
Cette peau de bébé, plus parfumée et rose
Que la plus belle des fleurs, est sans équivalent.

Ton si petit visage satisfait et radieux
Quand je prenais ta main, ou après la tétée,
Ta confiance absolue, en moi renouvelée
Chaque jour, me faisait gardienne d’un bien précieux.

Si jamais femme a connu l’émerveillement,
D’être plus que comblée d’amour, ne pourra qu’égaler
L’inouï sentiment qu’en naissant tu m’as donné,
D’être en état de grâce, magie d’enfantement.

Et aujourd’hui encore, même si tu es si grand
Si je lève le menton pour lire dans tes prunelles,
Dans tes iris d’azur je ne vois que les perles
Que j’avais dessinées pour mon premier enfant.