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Marie-Virginie DERIEUX

L'absinthe, la douleur et la plainte (I)

I.

Verlaine, c’est l’absinthe,
La douleur et la plainte,
D’une âme incomprise
Qui se méprise.

Les larmes d’une mère
Pour un fils en bleu
Qui se noie dans un verre
Malgré ses vœux.

Les larmes d’une femme
Pour un homme blême
Qui tiennent en haine
Sa fétide haleine.

Ce qui étouffe ce cœur
Qui retient ses larmes,
Ce qui ronge cette âme
Qui compte ses heures,

C’est d’abord la peur
Ravalée avec un verre.
Puis c’est la torpeur,
Baignée de l’enfer vert,

Où la senteur écœurante
De l’absinthe luisante
Rend vibrantes
D’obscènes bacchantes.

II.

Un chef d’œuvre est né ;
Le calme retombé ;
Le remords réinventé
Et ses indicibles cruautés

Le poète de l’automne
Regarde d’un air atone
Des heures la marche monotone
Pour un peu il prie la madone…

Mais jamais ne retient
La pureté de l’enfance
Dont le cruel reflet danse.
Alors la soif revient…