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Marie Josée HUBERT

Légende de l'Ankou de la mer

Il erre en invincible, sur un bateau sans voile,
Tiré par des chevaux sortis de l'océan...
C'est l'Ankou voyageant par les nuits sans étoiles,
Drapé dans ses haillons malmenés par le vent.

N'ayant pour seuls bagages que sa hargne et sa faux,
Aussi blanc que linceul, toujours debout, bien droit...
L'homme, haute silhouette emportée par les flots,
Navigue en boucanier porteur de désespoir...

Et c'est au fond d'un gouffre, tout ruisselant d'horreurs
Où s'entassent des os, déjà presque oubliés,
Qu'il mène la moisson de son affreux labeur
Dans des sacs plombés de mille éternités.

Juste un souffle puissant retrousse la crinière
Des chevaux furibonds aux naseaux écumants,
Et la main décharnée de l'Ankou de la mer
S'accroche à cette faux d'un geste menaçant.

Ecoutez dans l'espace ces râles, ces grincements :
Anathème lancé en tant de cris funèbres,
S'affolent en passant les vols de goélands,
Quand la brume se fond à l'encre des ténèbres.

Et même certains soirs, parmi tous ces écueils,
On devine, apportés par la vague troublée
Comme de grands soupirs, et de mornes appels...
Tristes, tristes adieux du peuple des noyés.

Il est à l'horizon, par les nuits sans étoiles,
Une ombre fantastique que portent les courants,
Une ombre qui apeure et qui glace la moelle
De ces marins rivés aux flancs de l'océan.

C'est l'histoire préférée d'un conteur solitaire
Qui s'en vient quelques fois au vieux café du coin...
Il s'applique à ses mots pour conter le mystère
De ces nuits sans étoiles et du monstre marin.




Il erre en invincible, sur un bateau sans voile,
Tiré par des chevaux sortis de l'océan...
C'est l'Ankou voyageant par les nuits sans étoiles,
Drapé dans ses haillons malmenés par le vent.

N'ayant pour seuls bagages que sa hargne et sa faux,
Aussi blanc que linceul, toujours debout, bien droit...
L'homme, haute silhouette emportée par les flots,
Navigue en boucanier, porteur de désespoir...

Et c'est au fond d'un gouffre, tout ruisselant d'horreurs
Où s'entassent des os, déjà presque oubliés,
Qu'il mène la moisson de son affreux labeur
Dans des sacs plombés de mille éternités.

Juste un souffle puissant retrousse la crinière
Des chevaux furibonds aux naseaux écumants,
Et la main décharnée de l'Ankou de la mer
S'accroche à cette faux d'un geste menaçant.

Ecoutez dans l'espace ces râles, ces grincements :
Anathème lancé en tant de cris funèbres...
S'affolent en passant les vols de goélands,
Quand la brume se fond à l'encre des ténèbres.

Et même certains soirs, parmi tous ces écueils,
On devine, apportés par la vague troublée
Comme de grands soupirs, et de mornes appels...
Tristes, tristes adieux du peuple des noyés.

Il est à l'horizon, par les nuits sans étoiles,
Une ombre fantastique que portent les courants,
Une ombre qui apeure et qui glace la moelle
De ces marins rivés aux flancs de l'océan.

C'est l'histoire préférée d'un vieux loup solitaire
Qui s'en vient quelques fois au " café des embruns "...
Il accroche à ses mots des touches de mystère
Pour parler des abysses et des monstres marins.