Les hauts murs abritaient camélias et roses Larmes bleues de glycine, étoiles du jasmin Une volée d'enfants, autres fleurs du jardin Et un père amoureux de ses boutons de rose
La scie chantait dans l'atelier du menuisier Le magnolia ouvrait ses calices au printemps, Livres laissés ouverts, une grappe d'enfants Descendait en courant la volée d'escaliers
De chambre du savoir en cocon de pénombre Au jardin ébloui de sa pleine lumière Ainsi passaient les jours en heures prisonnières Des hauts murs où le soir glissait ses voiles d'ombre
Dans l'herbe agenouillés, quête de bonheur pur Nous cherchions le trèfle, quatre feuilles s'entend, La sagine s'offrait constellée d'œillets blancs Et des rires fusaient égayant les hauts murs
Les roses déployaient leurs robes de princesses Veloutées, satinées, à l'approche d'été, Des parfums d'odalisque, hommages à la beauté, Se répandaient légers ou lourds comme l'ivresse
Le palmier évoquait des horizons lointains Des navires d'épices, d'exotisme chargés, Dessinait sur le sol une ellipse ombragée, Racontait l'histoire oubliée de ce jardin
Se peut-il que le magnolia toujours murmure à la saison venue le doux chant du printemps ? Se souvient-il encore de la volée d'enfants Cueillant l'or des pétales à l'abri des hauts murs ?