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Marie-Gabrielle FORGACH

La prière des petits courageux

Mon Dieu, si je savais pourquoi
Est fait chaque lendemain,
Aurai-je seulement le courage d'être,
Et de me lever aujourd'hui ?

Hier, c'était hier et, de jour las,
J'ai toujours dit, toujours,
Alors, encore un pas, demain mieux
Qu'aujourd'hui,
Aujourd'hui, mieux qu'autrefois.

A chaque jour suffit sa peine,
Je l'ai rencontré, lui, le fort, le vieux,
La promesse d'un tout moins effrayant,
Plus calme et plus confiant,
Plus grand, plus fort moins moi,
Plus lui, toujours confiant.

Mais la certitude étant ce qu'elle est,
La peur a changé de camps,
A force d'aller de l'allant,
J'ai laissé mon grand, mon vieux, mon fort,
Dans ses instants, aller jusqu'à la peur de la mort,
Alors que j'allais juste de l'avant.

Tenaillé par la peur, il n'était plus confiant,
Et n'étant plus confiant ne s'est plus jamais confié,
Il m'a trahie, ma laissée, m'a blessée, m'a lâchée,
Se croyant faible, impuissant, inutile et sans voix,
Face à mon futur incertain, jaloux de mon avenir,
Alors qu'encore je n'avais rien atteint,
Ce qui importe peu au fond,
Lorsqu'on a le luxe d'avoir de l'avant.

Oh mon amour, mon enfant, ma douce, mon petit,
Ne sommes-nous donc point pareils
Chacun dans nos peurs, nos angoisses,
Dépendants de l'amour, incertains,
Oh ma tendre coquille, n'es-tu point ma noix,
Plumes charmantes, ne suis-je point ton moineau ?

Oh nos force probantes, nos projets immanents,
Nos illusions rémanentes et faiblesses émouvantes,
Ne sommes-nous pas l'un pour l'autre la confiance et la fi
L'enjeu de toute espérance,
La force probante,
Qui de toi ou de moi,
Guide l'autre pas à pas ?

Je suis l'enfant et j'ai peur,
Tu es le vieillard et c'est pire.

Aucun de nous deux n'accepte l'enjeu,
Cette vie, celle qui se perd, qui se traverse
A coups de blues d'échecs à la dame
De mariage regretté et de mariage fantasmé,
A coup de paresse,
Celle qui se mérite sans cesse,
Celle qu'au final, on finit toujours par quitter sans Allég
Ne se souvenant qu'avec peine,