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Marie-France MELLONE

Jeannot Lapin

C'est par un clair matin
Qu'ami Jeannot Lapin,
D'une humeur vagabonde,
Partit courir le monde.

Au sortir du terrier,
Se sentant guilleret
Il fit la cour aux fleurs
Et leur offrit son coeur.

L'abeille en prit ombrage
Et lui dit d'être sage
Puis son dard acéré
Lui planta dans le nez !

Vers la rivière proche
Qui court entre les roches,
Il file, lapereau,
Tremper son nez dans l'eau.

<< Quel méchant animal,
Il m'a fait bien du mal !
Eloignons-nous d'ici >>,
Se dit notre étourdi.

Et l'abeille oubliée,
Il s'en fut folâtrer,
Fit mille cabrioles,
Mon Dieu qu'il était drôle !

Le soleil et le vent
Furent ses confidents.
Au joli mois de mai
L'envie lui prit d'aimer.

Une jeune lapine
Qui avait taille fine
Demandait au printemps
De lui donner amant.

C'est à la pleine lune
Que la bonne fortune
A permis que se trouvent
Deux coeurs qui se découvrent.

<< Au monde et son jardin,
Nous dit Jeannot Lapin,
Préférez donc toujours
La douceur de l'amour. >>