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Marie - France BEAUJEAN

Le langage des fleurs(fiction)

Je voudrais en un tour de main
Vous confier, d’où me vient
La passion des fleurs.
Je la dois à celle
Lorsque je n’étais qu’une frêle demoiselle
Me berçait avec douceur.
Elles me parlent d’un drôle de langage
Je n’arrive pas toujours à tout capter.
Lorsque j’étais petite fille, je cueillais
Dans la prairie
Un bouquet de pissenlits
Ma mère me le déconseillait
Elle provoquait selon elle, l’énurésie
Mais paraît-il serait oracle
Est-ce grâce à elle que je tiens mes prémonitions?
Bon, ce n’est que supposition.
En grandissant, grâce à la pivoine
J’appris la modestie
Mais comme on dit chez nous :
« donne au cheval son avoine,
Sinon tu auras les chevilles grossies »
Ma mère planta des dahlias
C’est à l’adolescence, que je devins instable
À cause des ajoncs
Plantés près de la mare, ils provoquèrent ma colère
Et je fus bien réprimandée par ma mère.
Vers mes vingt printemps le bégonia
M’apporta des pensées sincères
Mais grâce à l’Amaryllis de fleurs séchées
Mon orgueuil et ma fierté
Furent bien récompensés
Grâce à ce poème de Rimbaud, que j’appris par cœur
Et ma version plutôt théâtrale
Que je fis lors de mon audition
Pour le certificat d’études
Devant toutes mes camarades au final.
A l’âge des premiers amours
On m’offrit des roses blanches
Mais j’avais tellement le feu de la passion
Que j’aurais préféré les roses rouges
Et pouvoir écrire mes sentiments sur une page blanche.
C’était à l’époque où vivant dans la rue des chênes
Que celle-ci m’apporta le courage
Qui me manquait pour faire preuve d’audace
Pour devenir secrétaire
Et me marier devant monsieur le maire.
A l’automne de ma vie
Je ne manquerai pas aujourd’hui
De vous dire : « ne m’envoyez pas de chrysanthèmes »
Car elles ne seraient pas dans le thème
Blanches, elles sont signe de vérité
Et rouge, elles voudraient dire que vous m’aimez.
Je ne suis qu’Iris, certes une messagère
Mais à trop vouloir, je me suis brûlée les ailes
Heureuse, j’irais rejoindre ma mère
Et vous regarderai du haut du ciel.


IRIS 1950