Je ferme les yeux, Je pense à cet enfant malheureux. Il erre le long de ce ruisseau, Au sortir de son berceau. Il n’ose se laisser approcher, Il préfère être seul pour pleurer. Il regarde ce ciel bleu azur, Ses larmes coulent, il n’est pas sûr. À qui peut-il se confier? À part ces animaux familiers. Il peut tout leur dire, Sans avoir peur de rougir. Il sait qu’il ne sera pas jugé, Il sait qu’ils vont le protéger. Il regarde derrière lui, Un petit faon le suit. Il le protège, il sent cette grande peine, Il le laisse verser ces larmes sans gêne, Sans dire un mot, il le soutient Et l’enfant retrouve ce lien. Il ressent cet amour Qu’il pensait perdu pour toujours. Il longe encore ces méandres ruisselants, Arrive devant cette étendue, d’un calme apaisant. Il s’arrête et regarde le fond, Y voit son cœur et c’est si bon. Il ose accueillir sa peine, ses larmes. Le faon est encore là, il brame. Le voilà qui retrouve sa joie, Il se retourne à nouveau et il les voit. Le faon a crié son émoi, Ils sont tous là à l’orée du bois. Toute la horde est apparue, Ils sont tous très émus. L’enfant retrouve son entrain Et continue à gambader de bon matin.
