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Mahe ROSELYNE

Sonnent les heures sombres...

Je veux mourir pour mourir…
Et non pas mourir pour renaître.
Ma nostalgie d’un passé pourtant tourmenté
Et mes errances d’un présent sans espérance
Se disputent le droit à d’éternels regrets.
Les chamailleries du temps n’auront de cesse
Qu’il leur soit donné en offrande,
Qui de ce corps, ô combien vulnérable et endolori,
Déchiré par tant de souffrances…
Qui de cet esprit tourmenté et poursuivi
Par des réminiscences obsédantes.
Les ombres du passé, mouvantes et tournoyantes,
Surgissent de la confusion de mes pensées.
Visages ébauchés sitôt estompés
Par crainte d’une faille dans ma carapace.
Mais la cuirasse, mille fois renforcée, a cédé ;
Un océan de tristesse m’a submergée :
Abandonnée… ils m’ont abandonnée !
Ils sont tous partis pour une croisière sans retour.
Sans un mot, sans un regard, sans un « je t’aime »…
Du passé, ils ne m’ont laissé que des souvenirs
Qu’il me sera désormais impossible d’évoquer
Dans un esprit de complicité et de réciprocité.
Cruel constat que d’être la seule survivante.

Le temps a revêtu ses vêtements de deuil
En cette veille de Toussaint ;
Tout autour de moi, les arbres, à moitié dénudés,
Tendent leurs grands bras protecteurs.
Je reprends conscience de ce qui m’entoure.
Je sens la dureté du banc de pierre glacé.
Un coup de vent et il pleut des feuilles,
Feuilles automnales, feuilles éphémères
Qui s’en retourneront à la terre…
Ainsi va la vie, ainsi va la mort.
Ô combien il doit être doux de s’en aller
Dans la quiétude d’un sommeil sans retour.