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Mahdaoui ABDERRAOUF

Quand elles sont belles.



Quand elles sont belles, elles trouvent normal
De provoquer l’extase et la convoitise ;
D’attiser le stupre et la hantise ;
De rendre fous de désir tous les mâles
Qui les dévorent avec des yeux hagards
Où se mêlent incrédulité et invocations.
Il n’y a jamais ! . . . Jamais aucun hasard
Quant, par concupiscence ou pure provocation,
Elles laissent paraître un peu de leurs mamelles.
Là, elles ont l’occasion de se réjouir du tumulte
Qui s’empare des mâles, adolescents et adultes
Subjugués par une imprenable citadelle.
Leurs yeux font penser à deux lacs paisibles
Cernés par des prairies aux rivières bleues.
Leurs regards rendent toujours malheureux
Ceux dont l’espoir demeure indicible.
Leurs bouches font penser à une coupe fragile
Qui invite à s’enivrer de baisers subtils.
Plus bas, elles arborent deux généreuses éminences
Qui n’incitent aucunement à l’abstinence.
Même si chaque homme les veut pour fiancées,
Elles ne se sentent jamais menacées
A cause de leur insolente beauté.
Elles sont les reines inaccessibles de la cité.
Que leur importent le chagrin et la colère.
Elles les laissent tous avec leur chimère,
Satisfaites d’être responsables de tels revers.
Tous ces loups en rut n’ont qu’à aller au vert.
Elles ne veulent pas de leurs sales pattes.
Elles ne veulent pas de leurs boniments
Combien de fois débités en hâte
Durant les assauts emphatiques d’un moment.
Parfois, certaines font fi des ruptures
Et se mettent en quête d’aventures.
Alors, elles veulent bien être approchées
Si le dragueur n’est pas trop amoché.
Viens alors le temps où elles sont apprivoisées
Amusées, attendrie, conquise et puis toisées.
Acceptant et subissant l’emprise
De ces machos dont elles se sont éprises,
Elles sont saoulées de mots impurs ;
De reproches, de coups et d’injures.
Captives de leur appétence immodérée,
Elles se donnent sans hésitation, sans retenue
À ces hommes presque inconnus.
Acceptant d’être sans cesse déconsidérées,
Elles offrent leurs plus douces friandises
Jusqu’au jour où elles accusent de couardise
Leurs tristes amants lorsqu’ils quittent le lit
Pour déserter subrepticement le logis
Les laissant seules avec leurs oreillers
Alors qu’elles sont encore ensommeillées.




Mahdaoui Abderraouf.
Le 29 Avril 2006.