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Mahdaoui ABDERRAOUF

Excellence.

Avec l’adolescence,
Et avant qu’on en ait conscience,
Vient la première expérience.
Surpris par l’imminence ;
Assiégé par l’irrévérence,
On se rend avec déférence
Pour éviter la dissidence.
On accepte l’influence
De cette nouvelle appétence
Pour montrer son obédience.
Dés lors, à dieu à l’innocence !
A dieu au calme et à l’abstinence !
Bonjour langueur et absence !
Bonjour tourments et exigences !
Alors, le cœur se change en véhémence,
Et les pulsions deviennent impatience.
L’amour n’admettant pas le silence,
Il faut faire fi de la prudence
Et se déclarer sans réticence,
Quelques fussent les conséquences.
D’aucuns manquant d’éloquence,
Ou craignant l’insolence,
Ou ne pouvant se faire violence,
N’osent jamais la confidence.
Pour ne pas faire pénitence,
Ils s’en remettent à la providence.
D’autres n’ont ni humilité ni patience.
Ils ne connaissent pas la continence.
Ils sont exaltation et effervescence.
Ils sont lascivité et inconscience,
Et se fichent pas mal de la décence.
Leurs amours frisent la décadence . . .
Entre les uns, modèles de transparence,
Et les autres, gibiers de potence,
Il y a une telle différence !
En ce qui me concerne, ça recommence.
Moi, en pleine turbulence,
J’avais repéré les Florences ;
Choisi les marquises et les Clémences ;
Désiré les souveraines et les éminences.
J’avais adoré leurs rondeurs et leur virulence.
Mais avant de les aimer avec déférence,
Et sans avoir la moindre préférence . . .
J’avais sagement demandé audience
Auprès de l’amour, son Excellence.
Au sortir, il n’y avait pas de divergence.
Il m’avait accordé avec indulgence
Le privilège de couvrir de magnificences,
Avec goût mais non sans opulence,
Ces cœurs qui se donnèrent avec indolence !
Alors mes nuits s’appelèrent cadence,
Et mes conquêtes étaient indécence.
Mes instants de délicieuses présences
S’appelèrent libido et fréquence.
Et mes belles étaient impudence.
Lorsque leurs seins étaient turgescence,
Elles me les offraient en cette occurrence
Pour les dévorer avec concupiscence.
Mon bonheur n’avait pas d’équivalence.
Parfois, après maintes munificences