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Mahdaoui ABDERRAOUF

Ces endroits.




Ces endroits qui m’ont vu grandir . . .
Ces endroits qui me voient revenir
M’entendent soupirer, jurer et maudire
Car ils ne sont plus comme dans mes souvenirs.
Je suis abasourdi ; consterné ; indigné et abattu.
Je me reproche presque d’être là ; d’être revenu.

Là, il y avait ma maison natale. Ses murs se sont tus.
Elle a été vendue puis démolie par l’acheteur ; un parvenu.
J’entends encore les cris de joie ; les cris de douleur ;
Les cris d’enfants heureux ; les rires ; les éclats de voix
Les chants ; la musique ; les contes quelque peu grivois
Qui se propageaient jusqu’au verger ; jusqu’au jardin en fle


Là, il y avait un grand champ de blé
Coupé en son milieu par un chemin de terre battue.
Je le revois par le soleil et par l’or accablé.
Je me rappelle des caroubiers cernés par des fétus
Quand la brise taquinait les résidus de la moisson.
Aujourd’hui, il n’y a plus de caroubiers. Déracinés.
Leur malheureux souvenir ne cesse de me lanciner
Et leur disparition demeure mon amère boisson.
Les mêmes criminels ont remplacé le champ par des tours.
Des tours immondes qui défigurent mes souvenirs ;
Des habitations qui m’obligent à fulminer et à agonir.

Là, il y avait un vignoble. Condamné par les mêmes vautours.
Qu’elle était agréable la brise qui se faufilait parmi le ra
Tandis qu’au loin, j’entendais le chant intermittent du coq
Tandis qu’au loin, j’entendais l’appel mélodieux du muezzin.
Je déplore et je hais ces transformations qui me choquent.


Là, il y avait une fontaine et un abreuvoir en ciment.
Je me rappelle avec émotion du charmant spectacle
Lorsque les bovins entouraient le réceptacle
Pour s’abreuver sans bousculade ; calmement.
Petit, j’étais merveilleusement effrayé par leur taille.
Je restais loin pour admirer la douceur de leurs yeux.
Repus d’eau fraîche, ils quittaient les lieux
En se servant de leur queue comme d’un éventail
Peut-être pour exprimer leur bonheur de vivre
Et en propageant leur bonne odeur d’herbe grasse.


Là, habitait Mabrouk, mon ancien camarade de classe.
C’est lui qui m’avait appris à respecter et à aimer les livr
Au temps où je passais pour un vaurien oisif et ingénu.
Aujourd’hui, après des années, je ne sais ce qu’il est deven
Mais j’aimerai sincèrement et ardemment le retrouver.
Dans ses yeux, peut-être que je reverrai ces endroits d’avan
Enlaidis par tous ces dégénérés que je ne cesserai de réprou
Ces coupables que j’abhorre déjà et que j’e maudirai dorénav
Parce que je ne reconnais plus ces endroits qui resteront né
Parce que tout ce qui faisait leur charme a hélas disparu .
Je ne pardonnerai jamais à ces salauds qui ont osé