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Maéva JOLY

Geisha.

Il paraît qu’un haïku se prononce en un souffle
Il paraît que ton cœur éclipse mon soleil
Il paraît que tu fais de l’ombre au cerisier
Quand le vent nu t’appelle, tu le suis en chantant.

Il paraît que la nuit envie tes boucles ébène
Il paraît que la lune rêve de ta peau pâle
Il paraît que ta voix attire l’hirondelle
Qui porte le printemps jusqu’au bout de tes doigts.

Il paraît que tu voles comme s’envole ton âme
Il paraît que tu courses le temps et l’étincelle
Il paraît que tu chasses les pensées amères
Et que tu les remplaces par des sourires d’enfants.

Il paraît que tu poudres tes pommettes hautes
Il paraît qu’on frémit en croisant ton chemin
Il paraît que le rouge appliqué sur ta bouche
A le goût des groseilles mûres au petit matin.

Il paraît que tu tiens la boîte de Pandore
Il paraît que tu peux l’ouvrir aux plus vaillants
Il paraît que leurs mains effleurent tes chevilles
Lorsque tu leur échappes de tes pas légers.

Il paraît que tu fuis leurs désirs incendiaires
Il paraît que tes voiles entourent leurs poignets
Il paraît qu’à tes seins leur liberté s’accroche
Et s’enlace aux délices dont tu détiens la clé.

Il paraît que tu danses et joues de leurs fantasmes
Il paraît que tes transes mènent à la folie douce
Il paraît qu’une femme peut faire tourner le monde
Il paraît qu’un haïku se prononce en un souffle.