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Lutz Albrecht QUAMBUSCH

À 17 heures , la musique s'arrête

À 17 heures,
La musique change brusquement, du violon et de la basse,
De la résurrection de Pâques à la batterie du jazz.
Abasourdi, je me lève.
J’arrête mon rêve.
J’arrête la radio,
Confus et tout pantelant comme un idiot.
Je suis où, je suis qui, je suis perdu.
La tête me tourne, je suis revenu.

La journée continue, le temps frappe les heures,
L’horloge est détraquée, elle veut que le temps meure-
La beauté se dissout, le sable coule entre les doigts.
Un livre se ferme, et je me lève une nouvelle fois.

Qui a frappé à la porte, qui a crié mon nom ?
Une soudaine inquiétude survole mon front.

Les bourdons quittent leur nid sous la terre profonde,
Ils s’envolent péniblement pour faire leur ronde,
Pour butiner, récolter, retourner dans leur ruche.

Je marche sur l’herbe, je vais à la grange, chercher une bûc
Il est tard, il fait beau, mais le printemps est froid,
L’attente s’étale sur une plaine sans arbres, sans toits,
Les airs sont remplis de musique et de voix,
Le vent m’apporte les fragments du temps,
Ils échouent devant moi comme des poussières d’argent.

Je les ramasse et je retrouve mon rêve,
Je vois les bourdons, je sens monter la sève
Dans les arbres, ils déploient tout d’un coup leur feuilles,
Les fleurs éclatent et les enfants les cueillent.

Tout devient clair, éblouissant, comme un songe,
Je me retrouve dans un texte de Francis Ponge.

21.4.14