De Ciudad Juarez montent les plaintes sombres Des crimes impunis du massacre actuel Qui, depuis dix-sept ans, d’un même rituel De plus de mille cœurs a fait plus de mille ombres !
Les corps abandonnés, violés et mutilés Gisent au fond des champs, des canaux et des fosses Après avoir subi les tortures atroces Qui signent sur un sein la marque des damnés.
Ces filles, presque objets, au sortir de l’usine Ou dans les autobus, croisent leurs assassins Qui, par jeux, par machisme ou par défis malsains, Condamnent l’innocence au chaos qui domine.
Et, pendant ce temps là, terreur du genre humain, Le Chihuahua se tait et Mexico l’imite, Or, Ciudad Juarez culmine, ô triste mythe, Dans l’horreur où l’enfer vient se brûler la main !