Un cercueil en bois brut, en guise de navire, Un soir, m’emportera voguer à travers ciel, Mon exil devenant pour toujours officiel Verra, sur l’au-delà, mon esprit qui chavire.
Je quitterai le port, heureux d’avoir vécu, Et passerai gaiement la couche d’atmosphère ; Le cap mis sur Vénus, l’astre que je préfère, Par le grand univers, je me saurai vaincu.
Et, le cœur libéré de tant de mauvais rêves S’épanouira là, dans cette apesanteur, Mon bateau, calmement, prendra de la hauteur Pour contempler les lacs bordés de larges grèves.
Glissant infiniment en toute liberté, Vers la sérénité, je lèverai les voiles Et croiserai, parfois, de splendides étoiles M’offrant le firmament pour simple éternité.
Mais, n’arrivant jamais à la fin du voyage, Dans un mystère doux aux flots mélodieux, Je pourrai naviguer en m’inventant des dieux Qui formeront, alors, mon nouvel équipage !