Vos
poèmes

Mille sabliers écoulés depuis
La naissance de ce mur fortuit,
Coincé entre deux réalités,
Cloison éparse de vérité…

Jadis construit à même la glaise,
Ses fondations, sous le poids, ployèrent.
Ce handicap lui vola l'aise
D'affronter les bourrasques de l'Amer.

Embelli de tant de tapisseries
Ne révélant que mieux ses défauts,
Il évoque le glas d'une morte nuit
Il évoque l'éteinte lueur de l'eau.

Le mur empêche la lueur de percer.
On l'écorche pour l'étiquetter.
Qui lui parle perd consistance, fou,
Qui le frappe par inadvertence échoue.

Pourtant, je suis toujours là, fidèle.
Qu'on me détruise ! Qu'on me martèle !
Je vous protège des intempéries,
Je vous protège, je vous chéris.