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Loïc Decrauze

Restes de rognures, souillures du néant.

L'aube est vilaine

Sans une plaine, sans une touffe,
Sans l'empreinte du bouillon qui étouffe,
Pas d'émotion qui confonde larmes et flots,
Et rien de nos ruts,
Rien des doux fluides éburnés,
Rien ! Me reste la haine !

Toi ! de ta cime d'où coulent les sains jus,
Toi ! de ton tronc à l'écorce éventrée,
Bave ta gélatine !

Toute pierraille, ferraille,
- Guillerette ! Foutue baudruche !
Et autres corps denses,
- Pas de répugnance pour les ombres révulsées...
Projetés sur une matière humaine
- Tout goulu, une jouissance ?
Déchirent les tissus
- Dieu, plus de décence !
Et pénètrent la chair.
Ah ! Agonie !

Coup et coup le dos éclate !
Craque, le chêne craque !
Et la sève toujours s'en échappe.

Je ne tremble plus, jamais !
Je ne crache plus sur l'ivraie.
Oh... seules quelques larmes s'échappent
De mes yeux en sang
Et se brisent en silence sur tes cils.
Autour trop de boue !
- L'un macère dans l'autre :
C'est quoi cette pourriture devant ma trogne ?
Une mignonnette au goût de charogne.
A ton creux projeté, p' fiasse tuméfiée,
Je ne peux t'étreindre.

L'aube est vilaine au soir de l'éternité.