Il n'y a plus de mal, il n'y a plus de temps. D'une branche courbée, une troupe d'enfants Aux genoux amochés mais vibrant de jeunesse Frappent dans la poussière avec leur maladresse
De petits caillous blancs sous de grands manguiers verts. Ils ne voient pas, assis dans l'ombre, un vieillard triste, Le pied gauche amputé, souffrant tous les hivers Depuis qu'il a quinze ans: Il dort quand il s'attriste;
Il rêve où il s'étend. Du chant des muezzins C'est la sainte mosquée à l'étrange Merveille ! Qui verse doucement des voix à son oreille: «Venez vous recueillir... Je suis maître des Djinns.»
Le vieil homme s'essouffle, on entend son silence Malgré les cris de joie aigus et persistants ; En vain, il se repose où se perd l'insouciance... Il n'y a plus de mal, il n'y a plus de temps.