La colline
Aux hululements lugubres
Des grands-ducs dans les ténèbres,
Dans la soie d’un habit noir,
Dans la bise venait le soir...
Dessinant son oriflamme,
Il alanguissait les âmes,
Rubescents cirrus, ciel blanc,
Puis Phébus évanescent...
Les colosses du forum
Où roule une feuille rousse,
Gèlent dans la brise douce
Embrumant les atriums...
Les arcs fiers de leurs victoires,
Pélagiques éléphants,
Saharas incandescents,
Pleurent l’oubli des fanfares!
Amers, les lions de Scipion
Rêvent de conjuration,
Ces libérateurs des hommes
En guenilles errent dans Rome !
Dans sa pelisse d’or vert,
Ivre, rêve Jupiter
D’une offrande passionnelle,
Ö l’amour d’une mortelle !
L’Aventin, roc indompté,
Soudain se dresse aux aguets,
Les diaphanes ballerines
Et la lune brillantine
Sautillent d’un pas troublé
Sur le dôme pailleté,
Sphère rayonnant la nuit
Dans le cosmos infini
De la Ville les lumières,
Firmament éblouissant,
Pétillants scintillements,
Diamants qui brillent en rivières!
Près d’un cyprès immortel,
Spectateur de ces merveilles,
D’un cirque immense et cruel,
Un illustre tribun veille.
A Minerve, le tribun
Souffle : Ô reine sur le globe,
Conserve ce parchemin,
Les blés dorés de la Plèbe !
Cette nuit, Tibérius veille,
Ses amis sont assoupis,
La Curie gronde de cris,
Dans l’ombre, des lames brillent…
