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Julien BOUCHARD-MADRELLE

Rêverie du cap Fréhel

Enfin te revoilà, vaste étendue marine,
Onde chère à mon cœur, vibrante immensité,
Géant manteau royal, manteau bordé d’hermine,
Miroir où la sterne vient se précipiter !
Comme le goéland qui caresse tes flots,
Ma joyeuse pensée plane au-dessus de toi,
Dépourvue de chagrin, sans plus un seul fardeau ;
De la voltige, ici, elle connaît les lois !
Dans la lande ventée où chante l’alouette,
Je laisse mon âme écouter et vibrer;
Je laisse l’air marin balayer dans ma tête
Les soucis grimaçants qui voudraient s’agripper;
Et je songe au bonheur et à la liberté,
Voyant le cormoran, dessus son promontoire
Qui comme un fier stratège est là, à t’observer,
Empereur à l’œil vif, solennel oiseau noir !

A Fréhel, sur l’îlot qu’on nomme fauconnière,
Les fougueux goélands sont en villégiature !
De leurs amours d’Avril, ce lieu est le repère,
Et c’est un vrai concert que font ces créatures !
Ils sont là, au soleil, nichant, se chamaillant,
Quand les noirs cormorans préfèrent les creux sombres
Pour s’aimer et nourrir leur tendre descendance.
Qu’ils soient immaculés ou qu’ils soient couleur d’ombre,
Ils semblent étrangers à toute contingence !

Ô la blanche voile qui touche l’horizon !
Ô le vent du lointain qui me revivifie !
Ô le soleil vainqueur qui darde ses rayons
Sur l’onde qui frémit et qui les réfléchit !
Brise ! Je te sens ! Je t’écoute et te hume !
J’aime ton chant sacré, ô mer inspiratrice,
Tes rochers embrassés par tes festons d’écume !
Je me nourris de toi; ineffable délice !