Vos
poèmes

Poésie Française : 1 er site français de poésie

Vos<br>poemes
Offrir
ce poème

Julien BOUCHARD-MADRELLE

Le spleen de mars

Le rêveur

J’ai l’âme qui gémit telle un château qui brûle
J’ai le cœur oppressé, accablé par l’angoisse
Mon sang dans mon cerveau à grands bouillons circule
Ma douleur et mes pleurs rapidement s’accroissent.
La peur ronge en riant mon esprit insensé ;
La folie n’est pas loin et elle attend son heure,
Pas une fleurs hélas n’habite mes pensées.
Le néant, de mon front va faire sa demeure.

La muse

Entend moi une fois tout au moins mon amour
Le bavard que tu es est trop aveugle et sourd !
Ecoute moi !

Le rêveur

Qu’ai-je en moi de brisé, quel rouage est grippé ?
Pourquoi ne puis-je vivre et aimé comme un autre ?
Quel démon détestable, à ma vie, agrippé,
Dans mon cœur règne en maître et tel un porc se vautre ?

La muse

Toujours les mêmes mots par ta bouche, dis-moi
Seront-ils murmurés ? Agis donc et tais-toi !
Du silence naîtra la volonté suprême
Un nouveau souffle, enfin, te fera dire « J’aime » ;
Au lieu de radoter, pareil à un vieillard
Oui, tu gazouilleras et serviras ton art !
Ecoute moi !

Le rêveur

Mes pleurs restent en moi et meurtriers sans nombre
Affligent un peu plus mon esprit tourmenté ;
Je ne suis plus, hélas qu’un navire qui sombre
Et l’idée de la mort déjà vient me hanter.
La jeunesse pourtant quoique presque achevée
Avec rage m’appelle et m’ordonne la joie
Elle est échevelée et toute désolée.
Car j’ai trop ignoré ses plus sublimes lois.
Je voudrais que l’on vit la fierté sur mon front !
Ö jeunesse fougueuse attends encore un peu
Car je voudrais le vaincre enfin, ce noir démon !

La muse

Ne dis pas je voudrais, jeune sot, dis « Je veux ! »